Les ennuis judiciaires ne le feront pas céder. En phase avec son projet initial, François Fillon ne renonce à aucune des mesures libérales qu’il avait promises lors de la primaire de la droite et du centre. Une manière de rester fidèle à son électorat. Proposant un « choc puissant » pour le « redressement national », il maintient toutefois que son projet n’est pas « une purge ». « Les efforts, c’est maintenant que les Français les font », a-t-il affirmé, « la détresse sociale, le manque de perspective, c’est maintenant que nous les avons. »
Côté légitimité, le candidat s’en remet désormais au suffrage universel. Au cours des six prochaines semaines, il souhaite retisser les liens avec l’ensemble de sa famille politique et n’annoncera pas les noms de sa future équipe gouvernementale.
Liberté économique
Trois mesures phares sur le chantier économique : supprimer les 35 heures, baisser les charges pour les entreprises et retrouver une croissance de 2%. François Fillon espère ainsi faire sauter les verrous économiques pour provoquer un « choc de compétitivité ». D’après lui, la liberté d’entreprendre est la condition préalable pour que la France puisse retrouver une puissance économique. En dix ans, le candidat prévoit de doubler le nombre des moyennes entreprises permettant une création de 3 millions d’emplois. Son axe central consiste à agir sur l’environnement juridique et économique des sociétés via notamment une refonte du droit du travail. Les normes sociales fondamentales seront toujours régies par le Code du travail avec une négociation au cœur du processus.
Protection sociale
Le volet sécurité ferait aussi l’objet d’une action immédiate : les moyens alloués aux forces de l’ordre seraient revus à la hausse, sans oublier la création de 16 000 places de prison supplémentaires.
En réponse à ceux qui reprochaient à François Fillon le manque d’ancrage social de son programme, le candidat met en avant une augmentation du pouvoir d’achat des Français. Il prévoit même un « choc fiscal » immédiat de 10 milliards d’euros. Les charges sociales des salariés seraient allégées de 350 euros, soit une économie de 700 euros pour un couple de travailleurs. Pour les ménages qui souhaitent investir, le quotient familial serait aussi relevé. Revalorisation également pour les petites retraites avec une augmentation de 10% des pensions de réversion. Le candidat estime que la seule méthode viable pour y parvenir serait une augmentation de l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans. Dans une optique encore sociale, François Fillon a la volonté de faciliter la tâche les familles concernées par la perte d’autonomie des personnes âgées. Les services à la personne seront généralisés avec la création des « moniteurs de services », sur le modèle des care managers japonais, suédois ou canadiens, chargés d’informer les personnes âgées et leurs familles, de coordonner la prise en charge et de contrôler la qualité des services.
L’unité nationale
D’après François Fillon, la réconciliation entre les Français passera par une meilleure solidarité ainsi qu’une coopération plus étroite des acteurs socio-économiques. Par exemple, entre le monde agricole et la grande distribution, ou encore l’apprentissage et l’éducation. Une volonté fédératrice qu’il devra avant tout appliquer au sein de sa propre famille politique.
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