Allons de suite à la conclusion au risque de décevoir les amateurs de suspens intellectuel : il n’y a pas de contradiction entre les deux opinions ! Facilité de réponse pour ne pas prendre parti ? Non, car c’est une réalité historique de conforter les deux parties et voici pourquoi.
En temps de crise économique
Qui dit crise économique, dit chômage et parfois chômage massif. Or, une bonne partie de ces ruptures d’emplois provient de l’inadéquation entre offres et demandes d’emplois. Des métiers disparaissent rapidement, d’autres émergent. L’évolution technologique est rapide et à chaque coup d’accélérateur, des pans entiers de salariés perdent leur job. La formation à distance répond à ce problème car c’est un système très souple pour adultes. On peut continuer à suivre son emploi du temps tout en préparant ou en re-préparant son avenir professionnel. On peut ainsi se diriger vers des secteurs professionnels qui cherchent preneurs, et ce rapidement : quelques mois parfois suffisent si on a une motivation d’adulte responsable.
En temps d’euphorie économique et de plein-emploi
Contradiction ? En effet, pourquoi faire l’effort psychologique et financier de se former alors qu’on est bien installé dans son job ? En réalité, c’est un constat de surface, du haut de l’iceberg ! Car ces périodes provoquent des sollicitations tous azimuts. Il faut pouvoir y répondre ! De nouveaux métiers apparaissent, des créneaux inédits s’offrent sur le marché du travail et il faut pouvoir y répondre ! D’où le besoin en formation.
Il suffit de constater le développement de la formation à distance durant les 30 glorieuses (1944-1974) pour être convaincu. D’ailleurs, la formation ouverte à distance (f.o.a.d) présentait un tel développement anarchique pour répondre rapidement à la demande qu’il a fallu l’intervention du législateur pour contrôler ces établissements (loi du 12/07/1971).
Enfin, il n’est pas inutile d’ajouter que les périodes d’euphorie économique ne durent pas. Les creux arrivent inévitablement. Autant s’y préparer et anticiper cette évolution inévitable.
En conclusion, la formation à distance est tellement souple qu’elle est capable de s’adapter à l’environnement économique, qu’il soit dépressif ou euphorique. Ceci est une chance pour l’ensemble des structures institutionnelles éducatives qui sont toujours plus lentes à s’adapter à un nouvel environnement professionnel. L’enseignement à distance peut leur servir alors d’études réelles de marché.
Par Jean-Pierre LEHNISCH, Docteur d’Etat en Droit, Licencié ès-Lettres et Directeur fondateur du CNFDI (Centre National Privé de Formation à Distance). Il est l’auteur de L’enseignement à distance (éditions PUF, collection « Que sais-je ? »).