Pensez-vous que c’est en partie grâce à Manuel Valls, qui a appelé à voter pour vous et non pour Jean Pierre Masseret (PS), que vous avez pu emporter la victoire ?
Au premier tour, nous avons eu une participation relativement faible, qui a évolué au second tour avec 12% de participation supplémentaire. En regardant les résultats, il y a eu une mobilisation très forte en notre faveur, notamment grâce aux électeurs qui ont changé leurs votes. Indiscutablement, un certain nombre d’électeurs a voté pour nous alors qu’ils auraient probablement hésité en temps normal. Voter à gauche au premier tour, puis à droite au second, n’est pas quelque chose d’évident et d’automatique… Cependant, je n’ai jamais été dans un clivage gauche/droite, je pense que cette opposition systématique est un peu dépassée. J’essaye de travailler avec l’ensemble des personnes compétentes, y compris avec la minorité, afin de trouver des solutions concrètes. Il faut sortir de ces postures désuètes.
Comment comptez-vous constituer une identité régionale compatible avec la nouvelle géographie du territoire ?
Nous avons des territoires qui possèdent un vrai caractère. Notre région est forte et multiple. En même temps, il nous faut construire une identité nouvelle car c’est aussi sur cela que nous construisons les réussites. Il s’agit donc de travailler pour pouvoir, ensemble, porter l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Le nouveau nom de notre région est également un sujet sur lequel il faut réfléchir : parler de la région A.C.A.L, ce n’est pas très esthétique et pour ma part, je préfère dire le Grand Est. Je pense que c’est à nos concitoyens de pouvoir choisir le nom qui sera défini.
Selon vous, cette réélection de justesse est elle un avertisse- ment face à la montée du FN ? Aujourd’hui, qu’avez-vous à dire aux électeurs de Florian Philippot?
Les électeurs du FN sont, pour l’essentiel, des personnes qui ont été déçues par les figures politiques, mais nous allons leur démontrer qu’aujourd’hui, ils ont raison de nous faire confiance et qu’ils peuvent compter sur nous.
Je veux dire à tous nos concitoyens que l’on va travailler ensemble, et leur montrer que je respecte mes engagements. J’ai démissionné du Sénat pour me consacrer entièrement à ma mission de président de Région, car j’estime que l’on ne peut pas faire semblant de tout faire en même temps, je suis ici pour être au service de mon territoire. Ce travail, nous allons le faire ensemble, sans exception.
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