Vous êtes parvenu à arracher la deuxième région de France à la gauche : qu’aimeriez-vous changer en Auvergne-Rhône-Alpes?
La première chose que je veux changer, c’est l’état d’esprit : Rhône-Alpes-Auvergne a des atouts magnifiques. Nous avons tout pour réussir, et c’est pourtant la région de France où le chômage a le plus augmenté en 2015. Je ne crois pas à la fatalité : il est temps de retrouver le sens du concret et de l’action, il est temps de retrouver le sens de l’exemplarité des élus. Cela veut dire que lorsque l’on prend des engagements, on doit s’y tenir. Mon premier engagement, c’est qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts et de taxes pendant toute la durée du mandat, afin de redonner de l’air à nos concitoyens. Mais surtout, je veux que la Région cesse d’être synonyme de contrainte pour nos entreprises et nos collectivités. Elle sera désormais clairement là pour leur simplifier la vie.
À votre avis, comment vont s’articuler les compétences entre Régions, Départements, Métropoles, etc. ? La loi NOTRe a-t- elle clairement fixé leur répartition ?
La Région apparait aujourd’hui nettement renforcée par la loi NOTRe. Elle est une collectivité de premier plan qui s’occupe de domaines fondamentaux pour nos concitoyens : emploi, formation, transport, lycées, aménagement du territoire… La Région dispose donc de leviers puissants pour faire bouger les choses dans notre pays. Mais la Région ne peut pas et ne doit pas vouloir tout faire elle-même. C’est pourquoi, dès que des partenariats et des contractualisations seront possibles, nous n’hésiterons pas : je compte beaucoup sur nos communes, nos intercommunalités et nos départements pour nous accompagner et relever ensemble les beaux défis qui nous attendent.
Quelles préoccupations régionales feront l’objet de vos priorités dès le début de votre mandat ?
Ma première priorité, c’est la baisse des dépenses publiques, et nous préparons d’ores et déjà un plan d’économies de 300 millions d’euros sur la durée du mandat. Mais je crois aussi en l’exemplarité, et c’est pour cette raison que nous avons décidé, dès notre arrivée, près de 20 millions d’euros d’économies rien que sur le train de vie des élus. A ce niveau, on se situe à mes yeux au-delà du symbole. L’urgence est de remettre l’argent de la Région au service des projets concrets et utiles à nos territoires. Nous allons donc rapidement simplifier le fonctionnement de la Région pour faciliter la vie des collectivités et des entreprises. Parmi mes autres priorités, il y a la mise en place d’un programme “zéro charge” pour le premier emploi crée, l’application de la préférence régionale dans nos marchés publics, le rétablissement des bourses au mérite pour les étudiants issus de milieux modestes et qui se donnent du mal, et enfin le renforcement de la sécurité dans nos lycées et dans les transports qui dépendent de la Région.
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