À compter du lundi 1 décembre 2025, tous les fauteuils roulants – manuels, électriques, sportifs, voire les scooters modulaires – seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie. Largement saluée et très attendue, cette réforme marque un tournant pour les personnes en situation de handicap et/ou à mobilité réduite.
Des fauteuils roulants remboursés à 100%. Pour beaucoup, cette avancée marque surtout la fin du reste à charge, aux côtés d’un guichet unique et d’un accès simplifié à une aide primordiale pour la mobilité. Un droit essentiel désormais garanti, qui vient raffermir l’égalité des chances et de traitement médical pour une dignité humaine universelle et transversale.
Autrefois, l’aide publique (via la liste des produits et prestations remboursables (LPP/LPPR) ) ne couvrait qu’une petite fraction du coût réel des fauteuils. Ce qui représentait en moyenne 10% des coûts, devenant vite un gouffre financier pour les individus les plus précaires. Le passage à un seul financeur et guichet unique en la personne de l’Zssurance maladie permettra ainsi de traiter la demande, régler le distributeur et garantir le remboursement intégral auprès du particulier.
Une interrogation demeure concernant le remboursement intégral pour la location et les fauteuils très spécifiques (options, adjonctions, ou modèles hors nomenclature classique). En effet, si pour les achats définitifs, les médecins, ergothérapeutes ou kinésithérapeutes jouent le rôle de prescripteur selon la durée du besoin, le modèle économique de la location pourrait dissuader les producteurs et fournisseurs. A noter que le remboursement intégral concerne aussi les fauteuils adaptés au sport, une avancée promue par le gouvernement après les Jeux paralympiques de Paris 2024.
Une promesse politique concrétisée
Le changement était attendu depuis l’annonce faite en 2023 lors de la Conférence nationale du handicap par le président Emmanuel Macron. Dans la foulée, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, a déclaré : “C’est fait, Jour J pour la réforme des fauteuils roulants”. Cette annonce illustre bien la dimension symbolique de la réforme pour une plus grande justice sociale, malgré le temps de gestation qui lui est souvent reproché. De même, la ministre des Solidarités attire l’attention sur l’importance de cette mesure : “des personnes me demandent si c’est bien vrai, ce qui montre à quel point il s’agit d’un changement profond”.
De leur côté, les associations de personnes en situation de handicap soulignent combien, jusqu’à présent, les démarches étaient longues, complexes, avec la présence de divers interlocuteurs (Sécurité sociale, mutuelles, MDPH, départements…) ainsi que le faible soutien financier.
Si l’on ne peut que se féliciter d’une telle démarche, reste à savoir comment seront assurées la maintenance et les réparations, sachant que la réforme prévoit un forfait annuel pour l’entretien, revalorisé (ex. 260 €/an pour un manuel, 750 €/an pour un électrique), mais dont la qualité de la maintenance dépendra des professionnels sur le terrain.
La réforme s’accompagne par ailleurs de plafonds, autrement dit des “prix limites de vente” à ne pas dépasser, ce qui pourrait limiter l’offre de fauteuils haut de gamme, ou contraindre les fabricants à réduire les coûts, au risque d’une baisse de la qualité ou de l’innovation.
Une chose est sûre : cette réforme permet à la France de rattraper un retard qu’elle accusait jusqu’à présent sur des pays européens comme la Belgique, la Suède et la Grande-Bretagne, qui tous trois disposent d’offres de remboursement de fauteuils intégral.

