Après la nomination de Laurent Nuñez au poste de ministre de l’Intérieur dans le cadre du gouvernement Lecornu II, son successeur à la tête de la préfecture de police de Paris a été désigné en la personne de Patrice Faure lundi 27 octobre. L’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat s’est distingué par son parcours riche en expériences, côté métropole comme outre-mer. En Nouvelle-Calédonie, il a notamment organisé le référendum sur l’indépendance de l’archipel en tant que haut-commissaire représentant de l’État français.
Sa prise de fonction à la “PP” intervient une semaine après le casse du Louvre, avec pour double exigence de répondre aux besoins de sécurité quotidienne des parisiens comme aux menaces extérieures, terrorisme et cyberattaques en première ligne.
Le nouveau préfet est également attendu sur la mise en œuvre de dispositifs adaptatifs comme le développement de l’intelligence artificielle pour aider à la prise de décision humaine, la coordination inter-forces et l’élargissement de la surveillance par drones. De quoi puiser dans son parcours professionnel éclectique, d’abord militaire puis au sein de la fonction publique dans le cadre d’un poste hautement sensible. Son prédécesseur, Laurent Nuñez, l’exhorte d’ailleurs à “faire rempart contre les assauts que ne manquera pas d’essuyer la préfecture de Police”.
L’interopérabilité des services de police municipales et des forces de maintien de l’ordre en matière de sécurité publique sera l’un des champs d’action faisant l’objet d’une attention accrue des législateurs. Les magistrats de la Cour des comptes dénoncent en effet une trop forte centralisation ainsi que des chevauchements dans les missions de sécurité urbaine.
De même, le rapport d’information sur le bilan de la réforme de la police nationale présenté par les députés Ugo Bernalicis (NFP-LFI) et Thomas Cazenave (RE) pointe du doigt une coordination imparfaite entre la « PP » et les services départementaux au niveau de la grande couronne (77,78, 91 et 95). L’une des solutions évoquées n’est autre que la mise en place d’une Direction zonale de la police nationale (DZPN), ou encore un renforcement de la collaboration entre les différentes unités et un suivi de la police judiciaire malgré la disparition de la DRPJ de Versailles.
Cet « Etat dans l’Etat », véritable exception parisienne, n’a pas été impacté par la réforme. Reste à savoir si Patrice Faure s’engagera ou non dans la voie de l’harmonisation : de quoi s’interroger sur le tournant que va prendre la politique sécuritaire de Paris.
	
