Le Sénat a adopté, mardi 24 juin, en première lecture, un projet de loi destiné à faciliter l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030, prévus dans les Alpes françaises.
Porté par la ministre des Sports, Marie Barsacq, le texte prévoit une série de dérogations en matière d’urbanisme, de sécurité et de procédures administratives, largement inspirées des dispositifs mis en place pour Paris 2024. En tête de liste : facilitation des expropriations « d’extrême urgence », dérogation aux règles du zéro artificialisation nette (ZAN), expérimentation prolongée de la vidéosurveillance algorithmique jusqu’en 2027, possibilité pour les agents de sécurité de fouiller les coffres de véhicules (sous réserve de l’accord du propriétaire), etc.
Le groupe écologiste – qui est le seul à s’y opposer – a dénoncé un « enchainement de dérogations » ainsi qu’un risque de recul en matière de libertés publiques et de protection de l’environnement.
Sur le plan budgétaire, le flou persiste sur le coût total des Jeux 2030. Le rapporteur Jean-Michel Arnaud (Union centriste) rappelle que « les JO d’hiver ont structurellement plus de risques d’être déficitaires que ceux d’été ». A savoir que Paris 2024 a mobilisé près de 6 milliards d’euros d’argent public, selon une estimation récente de la Cour des comptes, notamment pour assurer la sécurité et les infrastructures.
Le Sénat a d’ailleurs supprimé une disposition autorisant les régions hôtes à garantir un éventuel déficit du comité d’organisation, jugeant cette mesure prématurée.
L’examen du projet de loi se poursuivra à l’Assemblée nationale dès la rentrée 2025.