Adoptée en commission des affaires culturelles le 18 juin, la proposition de loi sur la réforme de l’audiovisuel public franchit une nouvelle étape avant son examen par les députés, prévu les 30 juin et 1er juillet. Le texte entend regrouper France Télévisions, Radio France et l’INA au sein d’une holding unique, une sorte de « BBC » à la française, dans un objectif affiché de « souveraineté audiovisuelle ».
Une information « fiable et pluraliste » : c’est l’ambition que revendique la ministre de la Culture Rachida Dati dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public. Initialement prévu en mai 2024 et maintes fois reporté, le texte peine à faire l’unanimité au sein de l’hémicycle, notamment sur les garanties d’indépendance éditoriale. Si l’opposition dénonce une possible prise de contrôle politique de l’information, du côté des médias le journaliste Patrick Cohen met en garde contre une « idée funeste ».
Les syndicats – en particulier ceux de Radio France – redoutent quant à eux une remise en cause du modèle-même de service public ainsi qu’une forme de chantage budgétaire. Une grève a été votée, prévue du 26 juin au 1er juillet, en plein examen du texte à l’Assemblée nationale.
Dans un premier temps, seuls les médias publics seront concernés par cette réforme. À l’initiative du gouvernement, le titre II du texte portant sur la régulation des médias privés, a été supprimé. Ce dernier devrait faire l’objet d’un texte distinct issu des États généraux de l’information, dont les conclusions sont attendues de pied ferme.