Après avoir entendu des influenceurs « vertueux » la semaine dernière, la commission d’enquête parlementaire étudiant les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs poursuit ses auditions.
Au tour de Nasdas, de AD Laurent et de Julien et Manon Tanti de répondre aux questions des députés. Leur point commun ? Ces quatres influenceurs français cumulent tous des millions d’abonnés malgré des contenus jugés préoccupants. L’objectif de leur audition vise à « comprendre s’ils ont conscience de l’effet que leurs contenus peuvent avoir sur les plus jeunes », assure Arthur Delaporte, député socialiste et président de la commission.
Selon l’ARCOM (l’autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), un enfant sur deux âgé de 11 à 12 ans est déjà présent sur le réseau social chinois, pourtant interdit aux moins de 13. Dans ce contexte, la commission d’enquête s’est donnée pour but de mieux comprendre le rôle de l’algorithme dans la propagation de contenus sensibles, liés notamment à l’automutilation et au suicide. Sur la plateforme, un mineur peut par exemple accéder à un « TikTok live » sauf si celui-ci est restreint par l’hôte. Une restriction que n’appliquent pas les créateurs de contenus, qui sont avant tout des entrepreneurs dont l’intérêt est de développer leur audience.
Dans le cas d’AD Laurent, sa présence sur les réseaux sociaux lui sert aussi de vitrine pour son activité d’acteur pornographique sur des plateformes privées. Lors de son audition, il a insisté sur une « indignation à géométrie variable », ajoutant que les contenus de certains clips musicaux (accessibles sans restriction) auraient des contenus tout aussi sensibles, mais couverts par une liberté artistique.
Les représentants de TikTok seront entendus jeudi avec un premier bilan rendu public prévu le 28 juin. Les travaux de la commission doivent quant à eux aboutir le 12 septembre.