Dès les premières semaines du mandat de François Hollande, le gouvernement a pris à bras le corps la question de l’emploi. L’enjeu qui nous mobilise, c’est la jeunesse. Un pays qui ne soutient pas sa jeunesse insulte son avenir. Le chômage des jeunes atteint aujourd’hui 22 %, soit plus du double de celui des actifs. Parmi les jeunes sans qualification, le chômage dépasse 45%.
C’est pour eux que nous créons 150 000 emplois d’avenir. Ils vont concerner ceux pour qui les portes de l’emploi sont fermées à double tour. Ces jeunes m’ont raconté leurs expériences. Jamais un employeur ne leur a donné leur chance au-delà d’un stage ou d’une mission d’intérim. Jamais personne ne leur fait confiance. Tous rapportent l’absence de réponse quand ils candidatent pour un poste. Et quand, par miracle, une réponse leur parvient, c’est toujours la même : « revenez quand vous aurez de l’expérience ». D’autres patrons leur disent qu’il faut un diplôme pour être embauché. Or ils n’en ont pas et retourner à l’école n’est pas une solution viable pour tous. Pourtant, nous connaissons de brillants exemples d’hommes et de femmes qui ont forgé « sur le tas » ce qu’ils sont devenus. Laisser ces jeunes sans solution, c’est gâcher des talents, des forces de travail et des motivations.
100 000 emplois d’avenir seront financés dès 2013, et 50 000 supplémentaires en 2014. Les premiers ont été signés en présence du président de la République le 8 novembre dernier.
À l’évidence, les emplois d’avenir n’épuisent pas la lutte contre le chômage, mais ils prendront leur part dans la bataille de l’emploi. La gravité de la situation impose différentes mesures, celles d’urgence – ce sont les emplois d’avenir – et celles de moyen terme, à commencer par le contrat de génération, décidé par un accord de tous les partenaires sociaux. Plutôt que d’opposer les jeunes aux seniors pour l’emploi, nous inventons les mécanismes de la solidarité.
Enfin, la réponse de long terme, c’est la négociation sur la sécurisation de l’emploi entamée en octobre. Quelques uns des enjeux : refaire du CDI la norme de l’emploi ; permettre un meilleur recours au chômage partiel en cas de difficulté conjoncturelle qu’une entreprise peut rencontrer, afin de ne pas détruire d’emplois ; définir un cadre juridique sécurisé pour l’entreprise comme pour le salarié, en cas de licenciement collectif, en dernier recours.
Le président de la République a fixé une ambition forte : retourner la courbe du chômage en 2013. Tous les moyens doivent y concourir.