Quel est le rôle du club des villes hôtes de l’Euro 2016 ?
C’est un rôle de coordination et de partage d’idées et d’expérience entre les villes qui vont accueillir cette manifestation. Pour la plupart, elles ont déjà connu la coupe du monde de football (en 1998) ou de rugby (en 2007) et ont du coup une certaine expertise en la matière. Néanmoins, le contexte évoluant, il est indispensable que les maires, les adjoints et les cadres concernés puissent échanger sur les questions techniques, sécuritaires, financières et communiquer au mieux avec l’UEFA. Le club des villes hôtes est sans aucun doute un rouage essentiel de la bonne organisation de l’Euro en France.
Vous faites partie du comité de pilotage de l’Euro. Quel est l’apport des villes à l’organisation de l’évènement ?
Ce comité de pilotage, mis en place et coordonné par l’UEFA, compte également dans ses rangs Madame Valérie Fourneyron, ministre des Sports, et la Fédération française de football. Nous pouvons y partager nos initiatives locales et aborder les questions d’organisation, de sensibilisation, etc. Les villes mobilisent leurs services des sports, mais aussi de sécurité, de logistique et d’animation, souvent en collaboration directe avec l’État. Toute cette logistique demande beaucoup de dialogue en amont.
Beaucoup doutent que les stades ne soient prêts à temps pour la compétition, en particulier celui de Lens. Partagez-vous cet avis ?
Lens fait partie des sites qui doivent accueillir l’Euro. Le montage financier vient d’être arrêté, il est maintenant urgent d’agir. D’autant que la Commission européenne demande également des garanties auxquelles nous devons répondre.
Quelles retombées les villes hôtes peuvent-elles espérer d’une compétition comme l’Euro de football ?
L’investissement est lourd pour les villes hôtes, qu’il s’agisse de la rénovation des stades ou des dépenses d’organisation à venir. Naturellement, les retombées attendues sont significatives, et pas seulement en termes d’image. L’afflux de supporters favorisera le développement du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration. À plus long terme, nous entendons faire profiter le sport amateur de l’amélioration globale des infrastructures (terrains, gymnases, etc.). C’est un point sur lequel nous insistons beaucoup auprès de nos différents partenaires, en particulier l’UEFA. Il est sûr qu’il faudra trouver un équilibre financier satisfaisant entre l’investissement – et donc l’effort demandé au contribuable local – et les retombées pour le territoire.
Quels travaux seront-ils entrepris sur le stade de votre ville (Geoffroy-Guichard) ? Qui les finance ?
Plutôt que de construire un nouveau stade, nous avons choisi de respecter la dimension patrimoniale et affective de Geoffroy-Guichard en le modernisant et en portant sa capacité d’accueil de 35 000 à 42 000 places. Cette option est bien plus abordable pour l’Agglomération mais suppose plusieurs phases de travaux. La première phase (le kop nord et les deux angles) est achevée. La deuxième, en cours, porte sur la partie sud du stade et verra notamment la création d’un musée de l’AS Saint-Étienne. La troisième, à partir de septembre 2013, concerne les salons et la tribune officielle. L’ensemble (70 millions d’euros) est financé à 100 % par les acteurs publics locaux et nationaux, avec une revalorisation de la redevance payée par le club. Au total, la charge nette pour Saint-Étienne Métropole devrait représenter environ 15 millions d’euros.