Figure indissociable de la cité phocéenne, celui qui en fût maire pendant un quart de siècle s’est éteint ce lundi 20 mai à l’âge de 84 ans. Ex-ministre de la Ville sous la présidence de Jacques Chirac mais aussi président de Région et plus récemment de la Métropole Aix-Marseille-Provence, ce personnage « pagnolesque » et charismatique, fils d’un mâcon et d’une ouvrière, aura réussi à gravir tous les échelons jusqu’à devenir maire de la seconde ville de France.
D’abord élu aux municipales en 1965 sous l’impulsion de son mentor Gaston Defferre, il participe neuf ans plus tard, en 1974, à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing. Jean-Claude Gaudin devient député en 1978 dans la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône ; il siégera à l’Assemblée nationale jusqu’en 1989. Cette même année, son rêve d’adolescent se voit accompli quand il devient sénateur des Bouches-du-Rhône. En juin 1995, Jean-Claude Gaudin est élu maire de Marseille, poste qu’il convoite depuis douze ans et qu’il occupera durant 25 ans. Plus tard en novembre, il est nommé ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ville et de l’Intégration du gouvernement Juppé II. Cette période sera synonyme du sommet de sa carrière, qui le hissera ensuite à la tête de sa Région et de la métropole marseillaise. Gaudin y mettra fin en 2020, en démissionnant de son poste de sénateur dans un premier temps puis en rendant la ville de Marseille au parti écologiste “le printemps marseillais”.
Dans ses mémoires « Maintenant je vais tout vous raconter » publiés en 2021, il dit ne rien regretter, être fier d’avoir développé Marseille et de l’avoir transformée en ville touristique. Avec pour principales réussites : un stade Vélodrome flambant neuf et la construction du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée). Mais son plus grand succès restera, à l’en croire, d’avoir fait baisser de moitié le chômage sur l’ensemble de son mandat en passant de 22% à 11% lors de son départ.
Après un quatrième mandat très contesté, il laisse néanmoins derrière lui un réseau de transport en commun sous-développé, une ville réputée sale et polluée avec des quartiers populaires délaissés, entre autres. Cela n’empêchera pas les hommages de pleuvoir au sein de la classe politique de tous bords à l’annonce de son décès. L’un de ses plus proches alliés, Nicolas Sarkozy, a notamment salué son « art oratoire » et les discours qui « enflammaient son public ». Il en va de même du côté de François Hollande, pour lequel « il incarnait avec talent et chaleur une sensibilité qui compte encore dans notre pays. » De quoi laisser l’image d’un homme bon à la personnalité singulière, qui aimait sa ville et son pays plus que tout.